Beaucoup de gens partent malheureux de cette vie

par | Avr 26, 2025 | Non classé | 0 commentaires

Ne pas passer à côté de sa vie

On ne meurt pas toujours de vieillesse.

Parfois, on meurt d’avoir trop renoncé à soi.

À force de faire semblant, d’endosser des rôles, de répondre à des attentes qui ne sont pas les nôtres.

À force de se taire, de plier, de remettre à plus tard, de s’oublier dans les mondanités, ou les drogues…

On oublie qui l’on est, on oublie ce qui nous fait vibrer. On oublie l’enfant plein de rêves et d’espoir que l’on était.

Et un jour, c’est trop tard. Le corps lâche, le cœur s’essouffle, l’âme se tait à force de ne plus être entendue.

Le murmure des regrets

Et quand vient le dernier virage, celui que l’on ne peut pas éviter, beaucoup ferment les yeux avec une tristesse qui ne se dit pas toujours. Qui est là pour l’écouter de toutes les manières ? Si, quelques soignantes dévouées et pourtant si mal payées. Un fils ou une fille qui se lève la nuit pour aller voir sa mère mourante qui ne dort pas et se fait le récipiendaire de tous ses regrets, de toute sa tristesse, alors que cela devrait être le moment des adieux dans la tendresse ; un moment de reconnaissance de tout ce que l’on a été l’un pour l’autre… Ne pas passer à côté de sa vie…

Parfois, il n’y a pas de grande plainte. Juste un soupir. Un souffle court qui charrie des regrets muets, qui ne s’exprimeront jamais même lorsque les enfants ne souhaitent que cela pour tisser à nouveau les précieux liens de l’amour ; un ultime moment où celui-ci peut enfin être exprimé, ressenti, entendu.

Parfois aussi, ces murmures se disent, tout ténus, au bord du lit :

 « J’aurais dû dire non. »

 « J’aurais aimé danser plus souvent. »

 « Pourquoi ai-je mis tant de temps à comprendre ce que je voulais vraiment ? »

Des vies où l’on a coché toutes les cases… sauf celles de l’élan vital, du désir, du feu, de ce qui fait vibrer en nous la corde de la joie. Des existences où l’on ne nous a pas invité à ne pas passer à côté de sa vie.

La vie ne s’est pas envolée. Elle s’est effilochée doucement, dans les silences trop lourds, les gestes automatiques, les matins sans saveur, les sourires polis, ou le silence le plus implacable, un silence qui isole de soi-même et des autres, même de ceux que l’on aime le plus…

Comme il est touchant, profondément émouvant, de voir les photos de ces personnes, lorsqu’elles étaient des bambins de 4, 5 ou 6 ans, les yeux encore plein de cette flamme de vie.

Qu’est-ce qui a fait que ces personnes n’ont pas osé aimer, créer, dire, partir, changer, ralentir, et se sont enfermés dans les prisons de l’avoir, ou du paraître, ou encore du faire.

Qu’est-ce qui a éteint cette flamme ?

 Ce n’est pas la mort que l’on doit craindre ; c’est de ne pas avoir vécu… même pour ceux qui partent dans la plus grande dignité, dans l’acceptation entière de ce que fut une vie éminemment triste. L’élan vital consiste à nous aider à ne pas passer à côté de sa vie.

Et pourtant, maints signes étaient là, qui auraient pu être pris en compte et favoriser un nouveau départ.

ne pas passer à côté de sa vie

Les signes d’une vie en demi-teinte

Depuis quelques années, je vais au moins à un enterrement par an, si ce n’est plus. Et puis j’observe autour de moi comment les gens vieillissent, négocient les grands tournants énergétiques de la vie.

Normal, moi-même je sens ce vieillissement (je scrolle de plus en plus longtemps sur les formulaires des sites pour trouver mon année de naissance !), alors ça me fait poser un regard différent sur les gens que je rencontre, et qui se confient d’un retard ou d’une parole..

Les marques sur leur visage ou leur corps en disent long de la fatigue de leur âme et de leur corps.

Le malheur, l’insatisfaction de ne pas se réaliser, fatiguent l’âme et le corps, eti va rendre pesante toute notre vie, tout élan de vie qui ose encore se manifester ; cela n’en rendra la chute que plus douloureuse, lorsque l’énergie retombera.

Les corps s’usent d’avoir porté trop de non-dits, de n’avoir pas entendu les paroles qui auraient soutenu l’élan vers la vie, vers la grâce que toute personne devrait recevoir en partage.

Ils s’usent de ne pas avoir été assez caressés, étreints, admirés pour la merveille qu’ils sont et qui a besoin d’être célébrée chaque jour pour donner ses fruits.

Le coeur se meurt de toutes les déceptions qu’il a encaissées et sur lesquelles nous n’avons pas su rebondir, surtout lorsque les atteintes ont été perpétrées dès le plus jeune âge.

La suradaptation, qui est tout à la fois une immense qualité, s’avère, sur son autre versant, être aussi un étranglement meurtrier de ce qu’il y a de plus vivant, de plus pur, en nous.

Tous ces renoncements quotidiens, petits ou grands, mis bout à bout, éteignent le feu intérieur.

Las, on se traîne dans la vie, se raccrochant parfois à des brindilles, jusqu’à ce qu’un jour on se dise : “Basta ! Je n’en peux plus, faites que la mort arrive !” Priant pour que la maladie nous emporte enfin, nous délivrant des tourments intérieurs qui n’ont jamais pu être apaisés.

Comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi cela arrive-t-il ?

A mes yeux, il y a deux fléaux :

  • celui de cette chaîne intergénérationnelle de l’éducation au malheur, au déracinement de soi-même, qui oblige les enfants, dès leur plus âge, à se détourner de qui ils sont réellement.
  • celui de cette ère “postmoderne” de la déconnexion totale à la Nature qui est aussi notre nature.

Ne vient-on pas d’entendre une des inepties les plus crasses de notre société dans les mots de la ministre de l’Éducation Nationale ? 

“« Il faut se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont on se projette dans une formation et un métier ». “

Cette phrase est complètement emblématique d’une société qui valorise la performance au détriment de l’âme, l’industriel au détriment de l’être dans des villes qui sont des mouroirs de l’âme. Voilà le modèle que nous propose notre société.

Très peu d’entre nous, au final, ont été encouragés à écouter en nous notre mélodie toute personnelle et à l’offrir au monde.

Chez les plus anciens d’entre nous, l’éducation s’est souvent résumée à un dressage, à coup de baffes ou de fessés, voire pire.

L’éducation à la peur est celle qui “fonctionne” le plus et c’est celle qui cause les ravages qui vont de l’enfant qui part en vrille, à l’adolescent qui se défonce avec tout ce qu’il trouve, en passant par le jeune adulte qui cache sa dépression dans l’alcool ou le travail, jusqu’aux guerres qui dévastent les êtres et la terre.

L’éducation au beau, à la simplicité, au respect des rythmes, est un luxe que l’on pouvait encore à peu près s’offrir en instruisant nos enfants jusqu’à ce qu’un gouvernement manipulateur et maltraitant restreigne cette liberté.

Chez la plupart d’entre nous, dès le plus jeune âge, s’installent la peur de décevoir, de déranger, d’être jugé… Ne surtout plus montrer qui l’on est, la tendresse de notre coeur ; les coups psychologiques, ou physiques, humains dans tous les cas, sont trop durs à vivre.

L’on perpétue, encore et encore, cet héritage transgénérationnel de résignation ou de sacrifice.

La peur “vaut” bien que l’on s’étouffe, non ?

Elle est celle qui, tout en dessous, se répand comme une ombre qui ne nous lâche jamais.

Certains vont s’en affranchir par l’attrait de la puissance et de la gloire ; l’argent et le sentiment de dominer peuvent cacher tellement de misères intérieures.

Pour les quelques personnes qui réussiront ce cheminement vers eux-mêmes, le coût est parfois bien cher : rejet des familles qui se conforment, isolement dans une société qui stigmatise les singularités et acceptent de moins en moins la différence… Peu le font, et souvent ils y laissent des plumes comme on dit.

L’absence généralisée, depuis notre enfance, d’un accompagnement vers soi cause des ravages.

Qui suis-je ?

Qu’est-ce que j’aime ? 

Où et quand est-ce que je me sens vivant.e ? 

Tout cela devrait être le socle de notre vie, le socle de notre école, le socle de notre éducation. Toutes ces questions sont nécessaires pour ne pas passer à côté de sa vie.

ne pas passer à côté de sa vie

Ce qui aurait pu être…

Imaginez ce que serait de ne pas passer à côté de sa vie ?

Imaginez un instant, du moins essayez, comment cela aurait pu être si on nous apprenait que nous avons le droit de désirer ? Le droit aussi de ralentir, de prendre notre temps, d’écouter son potager pousser… (oui, parce que nous aurions tous accès à un potager et, plus encore, à la Nature dans toute sa splendeur, dans toute sa miraculeuse essence).

Qu’en serait-il si nous étions invités à relativiser l’échec, à ne pas le prendre pour soi, et que nous avions le droit de recommencer, comme l’enfant qui fait, chancelant, ses premiers pas, tombe et se relève ?

Que serait la vie de chaque être dans des environnements, même urbains, qui aménagent des zones naturelles, des murs végétaux, des arbres et arbustes pour sauvegarder les écosystèmes y compris le nôtre ? Au point que, désormais, des personnes se penchent sur ce que l’on nomme la “neuroarchitecture” .

C’est cette révolution/évolution que nous devons soutenir. C’est dans celle-ci que l’empathie et la santé, tant mentale que physique, se développeront.

Nul doute que moins de personnes quitteraient cette vie dans la tristesse la plus épouvantable qui soit.

Travailler à cette évolution, c’est aussi lever le nez de nos écrans et poser un regard, une parole, à défaut d’une main posée sur l’épaule de celleux qui nous entourent.

On peut allier la technologie à l’humain ; c’est un exercice de funambule pour le moment, mais c’est possible.

On peut aussi rendre la thérapie “banale” au sens où trop de personnes pensent encore que seuls les “fous” doivent aller voir un thérapeute. 

Prendre soin de notre intériorité est une priorité afin de ne pas passer à côté de sa vie.

Il n’est jamais trop tard pour ne pas passer à côté de sa vie

Chaque instant, chaque matin, chaque jour, est un nouveau départ, pour ne pas passer à côté de sa vie.

Il n’est jamais trop tard pour se faire du bien. Certaines personnes commencent une thérapie alors qu’elles sont septuagénaires (et même au-delà) et s’offrent une seconde jeunesse. 

Nous contenons tous des élans enfouis qui ne demandent qu’à ce qu’on les réveille.

Thérapeute en rêve éveillé libre est un des plus beaux métiers : quand on voit renaître sous nos yeux une personne qui ne croyait plus en elle, qui pensait ne plus pouvoir changer et qu’elle s’aperçoit qu’au fond d’elle brillait toujours une étincelle, comme une petite veilleuse qui ne s’était pas éteinte…

On se dit alors que cette personne ne va pas continuer à passer à côté de sa vie, et c’est une joie inouïe.

Souvent, il faut du temps, de la persévérance et de la patience pour la redécouvrir, mais quelle merveille lorsque cela se produit, lorsque l’élan vital reprend son droit de naissance à nous pousser vers notre réalisation.

Souvent, les larmes traduisent alors la remise en mouvement de cette personne figée dans un carcan trop pesant pour elle.

Souvent encore, le sourire s’installe juste après, et l’allègement, enfin, se fait sentir.

Il n’est JAMAIS trop tard pour ne pas passer à côté de sa vie.

Vivre maintenant, doucement, ardemment, lucidement.

En conclusion, on peut dire qu’il est important d’être pour ne pas passer à côté de sa vie :

 « Ne pars pas avec ta musique encore en toi. » – Wayne Dyer

 

En téléconsultation ou en présentiel

🌿
Si quelque chose en toi sait qu’il est temps d’écouter ton propre chant,
si ton cœur murmure qu’il mérite d’être entendu,
si ton âme t’appelle doucement vers un espace plus vaste…
je t’invite à franchir ce seuil.

Prends rendez-vous.
Un pas à la fois, nous réveillerons ensemble cette étincelle précieuse.
🌿

Crédits photos : Willgard, découvrez son univers magiques sur Pixabay.

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