Qu’est-ce que le rêve éveillé libre ?
On me pose souvent la question : « qu’est-ce que le rêve éveillé libre ? »
Dans cet article, je vous invite à découvrir ce qu’est le rêve éveillé libre, d’où il vient, à qui il s’adresse, et pourquoi il peut profondément changer notre rapport à nous-même.
Je vous propose, enfin, ma façon de vous accompagner dans cette démarche.
I. Une voie d’exploration douce, symbolique et puissante
L’alliage de la douceur et de la puissance, voici véritablement l’apanage de la thérapie par le rêve éveillé libre. C’est le legs que la vie a déposé au fond de vous : un imaginaire fécond, porteur de santé. Un merveilleux héritage que George Romey nous a transmis en y consacrant une grande part de sa vie.
1/ Une thérapie douce et tellement puissante
Dans le silence du cabinet, une voix s’élève doucement. Ce n’est pas une parole banale, ni un récit ordinaire : c’est une image intérieure qui se déploie, une scène rêvée qui s’invente au fur et à mesure. Le corps est détendu, l’esprit à la frontière du sommeil, et pourtant éveillé. Le rêve commence… en pleine conscience.
« Là, je vois une grande libellule, aux ailes irisées et multicolores. Elle s’approche de moi. Je n’ai pas peur, curieusement, alors qu’elle est plus grande que moi. Je monte sur son dos et ensemble nous volons dans le ciel bleu. Elle me montre une grotte. On descend et on s’en approche doucement. Dans la grotte, il y a une vieille femme aux cheveux blancs ; elle a un bâton et se tient, debout, près d’un feu qu’elle alimente. Maintenant, je me tiens devant elle. Elle me parle, mais je ne comprends pas ce qu’elle dit, mais je ressens que c’est important, que toute ma vie j’ai attendu d’entendre ces paroles… »
(Exemple de scénario de rêve éveillé libre)
Si le rêve éveillé libre peut paraître singulier, il est une approche thérapeutique puissante qui restaure l’élan vital, permet la renaissance intérieure et la résorption de beaucoup de nos problèmes ou situations difficiles..
Sans suggestion ni interprétation imposée, il invite chacun à se reconnecter à son monde intérieur par la voie de l’imaginaire. Il est dit « libre », sans injonction offerte par le thérapeute, car il est profondément respectueux de l’espace intérieur de chacun de nous, et de notre capacité naturelle à l’homéostasie.
Selon Georges Romey : « « On ne peut ignorer que le fonctionnement du dispositif neuronal repose sur une organisation en réseaux. Chaque cellule d’un réseau, le neurone, peut être reliée à 10 000 autres cellules, celles-là pouvant appartenir à de multiples autres réseaux. Le potentiel de ce dispositif peut être évalué à un million de milliards de connexions neuronales.
Cette vertigineuse complexité est encore multipliée par ce qu’on nomme aujourd’hui la plasticité neuronale.
Encore ignorée il y a quelques décennies, la Théorie des Groupes Neuronaux (TGN) repose sur les travaux de Gérald M. Edelman.
La Théorie des Groupes Neuronaux (TGN) postule le fait qu’un réaménagement constant s’opère dans le dispositif neuronal. Chaque cellule d’un réseau informe instantanément toutes les cellules avec lesquelles elle est en connexion de la moindre modification du réseau auquel elle appartient. Ainsi, l’on peut affirmer que ce n’est jamais le même cerveau que l’on utilise !
Il s’ensuit aussi que l’état donné d’une maille d’un réseau peut influencer, suivant sa position dans le système, non seulement l’ensemble de ce réseau, mais aussi la totalité du dispositif neuronal.
Ainsi, un enregistrement traumatique à la naissance par exemple, qui s’est inscrit, peut conditionner des modes réactionnels spécifiques, susceptibles d’influencer les comportements pendant toute la vie si rien ne vient «corriger » l’état des lieux.
L’efficacité d’une technique thérapeutique, quelle qu’elle soit, dépend de sa capacité à favoriser une action de l’influx nerveux sur les neurones qui ont enregistré le fait traumatisant et qui conditionnent un comportement indésirable : l’angoisse ou la somatisation par exemple.
C’est à l’instant où l’influx nerveux agit sur les neurones concernés qu’il provoque, par excitation de ces derniers, l’apparition des images associées à l’origine du malaise.
De ce point de vue, le symbole n’est pas vraiment l’acteur de la modification neuronale mais plutôt son révélateur ! Les images que reçoit le thérapeute à l’écoute d’un Rêve Eveillé Libre par exemple, ne sont que les témoins, certes précieux, d’un immense travail de réorganisation neuronale concernant parfois des millions de connexions.
Lorsque les images sont exprimées, la modification neuronale est déjà réalisée mais leur nature renseigne sur les aspects de la problématique qui viennent d’être soumis à la modification. » Romey G., (2006) Interview retranscrite in extenso ICI.
Le rêve éveillé libre permet d’explorer des émotions profondes, d’accueillir les symboles qui nous habitent, et d’ouvrir un chemin de transformation douce, mais profonde, et irréversible.
2) Une méthode thérapeutique fondée sur la liberté de l’imagerie intérieure
Le rêve éveillé libre est une méthode d’exploration de l’inconscient par l’image, pratiquée dans un état de relaxation qui amène l’inconscient et le conscient à renouer l’un avec l’autre ; l’inconscient, dès lors, peut se livrer et favoriser la reprise d’une évolution vitale que les aléas de la vie ont pu fortement entamée.
Concrètement, vous êtes allongé(e), les yeux fermés, et vous laissez venir des images, des scènes, des paysages, des sons, des odeurs, — comme un rêve… mais en éveil.
Je vous écoute en silence, sans intervenir, pour que votre rêve soit libre de toute influence.
Vous décrivez à voix haute ce que vous voyez. Même si vous êtes aphantasiques1, le « matériel intérieur » que vous livrez est précieux et nous amène à mieux vous comprendre.
Ce genre de cas particuliers sont d’ailleurs une expérience clinique précieuse, très riche tant pour le rêveur ou la rêveuse que pour nous praticiens du rêve éveillé libre, et se prête tout autant à la traduction du rêve.
À la fin de cette plongée intérieure, nous échangeons ensemble : non pour « analyser » dans un sens classique, mais pour donner du sens, avec délicatesse et justesse, au regard de votre vie.
D’emblée, le rêve peut vous évoquer clairement des moments de votre vie, un événement particulier qui vous revient en conscience à ce moment ; on peut aussi se questionner ensemble sur la signification à donner à ce rêve. Mes questions peuvent favoriser des prises de conscience, des éclairs de lucidité, des compréhensions nécessaires, toujours à votre rythme.
C’est un rêve qui parle dans votre langue, à votre rythme. Un rêve qui ne vient pas vous dire « ce qu’il faut faire », mais ce qui cherche à vivre en vous. C’est le vivant qui s’exprime.
Cette méthode repose sur un principe fondamental : l’image est « intelligente ». Elle contient déjà le mouvement de réparation, de dépassement, d’éveil, tout en éclairant le symptôme. Le thérapeute n’a pas à la forcer ni à la traduire trop vite — il s’agit de l’accompagner, de l’éclairer, de l’honorer, dans le contexte qui est le vôtre.
« Les images que nous percevons tous les jours sont déjà en elles-mêmes un mystère. nous pensons qu’elles proviennent de nos yeux et qu’elles sont objectives.
En réalité, elles résultent d’une synesthésie neuronale – une fusion de toutes nos perceptions sensorielles au coeur de notre cerveau -, qui est ensuite interprétée selon notre état psychologique du moment, nos souvenirs, nos conditionnements éducatifs et culturels. Ainsi, les visuels que nous avons sont déjà teintés par nos états.
Que se passe-t-il alors lorsque nous fermons les yeux ? Notre cerveau continue de produire des images qui utilisent un langage figuratif inspiré du monde. Toutefois, sans accroche extérieure, ces apparitions, deviennent d’autant plus le terrain de jeu de nos forces psychiques et de notre inconscient.
Là, tout paraît possible. Les décors peuvent se métamorphoser en un clin d’oeil, les choses inertes se personnifier, le minuscule se mêler à l’immense, le passé rencontrer le présente et plusieurs sortes de futurs ». » Romey G., (2015), Interview dans Inexploré n° 26
II) Une histoire enracinée dans la tradition thérapeutique
1) Robert Desoille et le rêve éveillé dirigé
Le rêve éveillé libre a une histoire. Il prend racine dans les travaux de Robert Desoille, qui, dans les années 1930, explore l’utilisation de l’image guidée en thérapie :
« Le principe sur lequel est basée la méthode réside dans la possibilité d’utiliser pour la psychothérapie le vécu imaginaire, rencontré dans ce que Desoille a appelé « état de rêve éveillé ». Dans cet état, la conscience voit s’abaisser le seuil de la vigilance ; un type spécifique d’activité imaginative se produit, différant largement des représentations de la veille, pleinement conscientes, et des images purement oniriques.
Le contenu de ce vécu imaginaire, ainsi que nous le verrons, est un condensé affectif personnel, exprimé en images symboliques. Lorsque son contenu affectif est bien compris, ce vécu fantasmatique est susceptible d’être activé par des stimulations, produites par l’induction d’images proposées par le psychothérapeute. » 1970, Fusili Doddoli M., p. 13-14
2) Georges Romey et la naissance du rêve éveillé libre
Mais c’est Georges Romey, à la fin des années 1980, qui lui donne sa forme actuelle : libre, symbolique, non dirigée.
Après des études d’ingénieur au Conservatoire national des arts et métiers, il devient consultant, puis thérapeute dès 1979 ; il élabore dès lors sa propre méthode du rêve éveillé libre et mène une recherche sémantique approfondie sur les symboles oniriques
Romey développe une méthode profondément respectueuse de l’individu. Il crée l’ADREL (Association pour le Développement du Rêve Éveillé Libre) et forme de nombreux praticiens : l’EREL, École pour le Rêve Éveillé Libre, voit le jour en 2007.
Elle est reconnue par les instances thérapeutiques européennes et nationales (FF2P, EAP).
Il laisse ainsi une œuvre considérable et marquante autour du répertoire symbolique, qui continue d’enrichir la pratique actuelle de nombreux thérapeutes.
« L’élaboration du dictionnaire de la symbolique a duré exactement neuf ans d’un travail quotidien. Chaque jour, sans exception, j’y consacre 2h30 le matin, de sept heures à 9h30. Je recevais ensuite mon premier patient. Pour chaque symbole étudié, j’organisais le contenu de vingt scénarios, produits par 20 personnes différentes. Les scénarios étaient choisi par l’ordinateur, selon une table de hasard pour assurer l’objectivité de la recherche. cette phase d’analyse et d’imprégnation était suivie d’une réflexion dont le résultat était fixé dans une première rédaction. Au total, cinq jours étaient nécessaires pour aboutir à la formulation définitive. » Romey G. (2011), p. 168
L’élaboration du dictionnaire de la symbolique, étalée sur neuf ans, a porté sur près de 500 symboles et environ 5000 rêves. Ibid
Le rêve éveillé libre est aujourd’hui reconnu comme une méthode thérapeutique à part entière et reconnue. Elle s’inscrit dans une approche humaniste, intégrative, et profondément respectueuse du vivant en chacun.
III. Pourquoi consulter ? Que peut m’apporter le rêve éveillé libre ?
Quelles sont les situations dans lesquelles le rêve éveillé libre est préconisé ? Comment se déroule une séance ? Et, enfin, quel accompagnement je vous propose ?
1/ Dans quels cas faire appel au rêve éveillé libre ?
Chaque rêve est un pas vers soi. Dans l’espace du rêve éveillé libre, il est possible de réaliser de nombreuses libérations :
-
Apaiser des tensions anciennes,
-
Explorer ses blocages intérieurs, ses conflits, ses désirs
-
Retrouver une énergie créative, intuitive, imaginale
-
Traverser des étapes de vie (séparation, burn-out, deuil, reconversion)
-
Libérer des mémoires inconscientes, des traumatismes anciens, y compris transgénérationnels
-
Revenir à soi, dans un climat de sécurité, de douceur, de lenteur
C’est une méthode particulièrement recommandée pour les personnes :
-
hypersensibles, créatives, en décalage
-
déçues par les « résultats » des autres thérapies déjà entreprises dans leur vie
-
neuroatypiques (HPI, TSA, TDAH…)
-
en quête de sens, en perte de repères, ou simplement fatiguées du « mental »
Le rêve vient souvent dire ce que la parole n’ose pas et ce que le conscient avait « oublié » pour nous protéger.
Il montre sans forcer. Il propose, sans imposer. Il révèle.
2) Comment se déroule une séance ?
Une séance de rêve éveillé libre se déroule en trois temps :
L’accueil verbal,
Il est là pour vous permettre de poser ce que vous vivez, ce que vous traversez, ou simplement l’état du moment.
Le rêve
Il se réalise en position allongée ou semi-allongée, dans le silence, guidé par votre seule voix intérieure. Je vous accompagne dans le processus de détente, puis je me tais pour vous laisser rêver librement.
Le partage
Nous revenons ensemble sur les images vues, les émotions traversées, les symboles rencontrés. Ce moment de co-interprétation ne remplace pas le rêve qui constitue le processus thérapeutique en lui-même, mais nourrit, enrichit, notre compréhension de ce que nous traversons.
La séance dure entre 1h (souvent avec les enfants) et 1h30. Elle peut se vivre en présentiel à Spézet (Finistère) ou en visioconsultation.
3) À qui s’adresse le rêve éveillé libre ?
Cette approche s’adresse :
-
Aux adultes en questionnement, en transition ou en cheminement personnel
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Aux enfants dès 6–7 ans, pour explorer leurs émotions par l’imaginaire et leur permettre de libérer ce qui leur pèse sans qu’ils puissent mettre de mots dessus
-
Aux adolescents, souvent en tension entre plusieurs mondes et très impactés par les défis de notre monde actuel
-
Aux personnes neuroatypiques, qui ont besoin d’un espace libre et sécurisant pour y déposer leurs fardeaux
-
À toutes celles et ceux qui ne trouvent pas leur place dans les approches classiques, et qui sentent que l’image est un langage intime à réhabiliter
Le rêve éveillé libre est vraiment accessible à tout le monde.
III. Ma façon d’accompagner ce processus
Formée au rêve éveillé libre à l’ADREL, je suis certifiée psychopraticienne depuis 2024. L’ADREL dispense une formation de qualité qui a obtenu le très exigeant label Qualliopi.
J’ai à cœur d’offrir avec empathie un cadre à la fois rigoureux et doux, profondément respectueux de votre rythme et de votre singularité.
Je me suis engagée à suivre le code de déontologie de la FF2P, ce qui, pour une ancienne juriste comme moi, signifie un engagement clair et profond. Ma démarche humaniste et éthique sous-tend ma pratique clinique.
Ma pratique s’adresse notamment aux personnes sensibles, neuroatypiques, LGBTQIA+, à celles et ceux qui cherchent une autre façon de se rencontrer, loin des injonctions, des pressions, des rôles assignés.
Je crois en l’alliance thérapeutique qui se forme délicatement au cours des séances, en la lenteur fertile, en la puissance des symboles, et en votre capacité à créer une renaissance psychologique.
Je crois aussi que nos rêves savent avant nous ce que nous sommes prêts à transformer.
Dans ma pratique, je vous invite constamment, explicitement ou implicitement, à faire vôtre vos images intérieures, à rencontrer vos paysages intérieures, favorisant ainsi l’alliance entre votre conscient et votre inconscient.
Et si vous commenciez à rêver vous aussi ?
Le rêve éveillé libre est une invitation.
À ralentir. À plonger. À écouter ce qui monte du silence.
Si vous ressentez l’appel de cette exploration, je vous accueille avec bienveillance.
En cabinet à Spézet, ou à distance, là où vous êtes.
Me contacter pour une première séance
Je vous en dis plus sur les séances ici :
Bibliographie :
Fusini Doddoli M., (1970), Le rêve éveillé dirigé, une méthode de psychothérapie analytique, Les éditions ESF
Romey G., (2011), Une agression contre le corps, un crime contre l’esprit – Se libérer des traumas sexuels par la thérapie du rêve éveillé libre, Éditions Quintessence
Romey G., (2015), Interview dans la Revue Inexploré, n°26, en lecture intégrale ICI
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