De l’IEF au cabinet de psychothérapie

par | Juin 18, 2025 | Mon sentier | 0 commentaires

De l’IEF au cabinet de psychothérapie : ce que m’ont appris mes filles sur l’écoute et la liberté, et comment l’instruction en famille a nourri ma pratique du rêve éveillé libre ?

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Une révélation qui transforme tout

À 46 ans, j’ai reçu un diagnostic qui a bouleversé ma compréhension de moi-même : TSA avec haut potentiel et traits TDAH. Cette révélation tardive a éclairé d’un jour nouveau mes vingt années de scolarité classique – de la maternelle au doctorat – où j’avais souffert sans comprendre pourquoi. Des décennies d’adaptation forcée, de masquage inconscient, d’hypervigilance… autant de caractéristiques des enfants neuroatypiques qui ne trouvent pas leur place : observer, analyser, s’adapter, survivre.

Cette découverte a été à la fois un immense soulagement et une colère sourde. Combien d’années perdues à me croire défaillante ? Combien d’énergie gaspillée à tenter de correspondre à des attentes qui ne me convenaient pas ? Pourtant, cette blessure allait devenir ma plus grande force : comprendre de l’intérieur ce que signifie ne pas correspondre aux normes, c’est développer une empathie particulière pour tous ceux qui cherchent leur place dans ce monde.

Mes filles avaient déjà 10 ans lorsque ce dépistage a été posé et cela a encore considérablement enrichi l’accompagnement de ces deux adorables fillettes.

Quand mes filles jumelles sont nées, une intuition puissante s’est imposée à moi : je voulais qu’elles puissent grandir sans devoir renier qui elles étaient. Qu’elles deviennent pleinement elles-mêmes, en accord avec leur rythme unique, leurs valeurs profondes, leurs affinités naturelles. Cette intuition maternelle allait transformer non seulement notre vie de famille (grâce à la participation active, engagée et le soutien de mon époux), mais aussi ma compréhension de ce qu’est un véritable accompagnement thérapeutique.

L’Instruction en Famille : un laboratoire de l’être authentique

L’évidence d’un autre chemin

Nous avons choisi l’Instruction en Famille dès la petite enfance de mes filles. Elles n’ont connu l’école que deux mois et demi en maternelle – une expérience qui a confirmé notre intuition. L’institution scolaire, avec ses rythmes imposés, ses évaluations constantes, sa logique de comparaison permanente qui mène à la compétition et aux sentiments d’échec et de dévalorisation, ne correspondait tout simplement pas à ce que nous voulions pour elles.

Notre choix n’était pas un rejet par défaut, mais l’affirmation positive d’une autre voie possible. Très rapidement, notre approche s’est inspirée du curriculum Steiner-Waldorf, cette pédagogie profondément respectueuse des stades de développement de l’enfant, de sa créativité naturelle et de sa liberté intérieure.

La pédagogie Steiner-Waldorf : honorer les rythmes naturels

Ce qui m’a séduite dans l’approche de Rudolf Steiner, c’est sa vision holistique de l’enfant. Cette pédagogie reconnaît les différentes phases de développement et adapte l’apprentissage aux besoins réels de chaque âge, sans forçage ni accélération artificielle.

Les contes ont occupé une place centrale dans notre instruction. Chaque jour, pendant des années, nous nous plongions dans l’univers d’un conte, choisi selon l’âge et les besoins du moment. Ces histoires nourrissaient leur imaginaire, structuraient leur compréhension du monde, leur offraient des archétypes pour grandir. Sans le savoir alors, je posais déjà les bases de ce qui deviendrait ma pratique du rêve éveillé libre : cette capacité à laisser l’inconscient s’exprimer par les images et les symboles.

La créativité manuelle était omniprésente : tricot, couture, modelage, peinture, jardinage… Ces activités développaient non seulement leur dextérité, mais aussi cette capacité si précieuse à entrer en contact avec leur monde intérieur par le faire. Leurs mains parlaient avant leurs mots, leurs créations révélaient ce que leur conscience ne savait pas encore exprimer.

L’art comme langage de l’âme

Ou l’éducation comme un art, ainsi que le disait Rudolf Steiner…

La pratique artistique – dessin, musique, rythmique – tenait une place fondamentale. J’ai observé mes filles entrer naturellement dans cet état particulier que nous retrouvons en rêve éveillé libre : cette connexion directe avec l’inconscient créateur, cette capacité à laisser émerger ce qui veut naître sans jugement ni contrôle mental.

Aujourd’hui, à presque 21 ans, l’une a terminé sa licence de lettres classiques et part en Master, sa soeur entre en L3 LLCER. Elles ont développé cette précieuse capacité à s’écouter, à identifier leurs besoins profonds, à faire des choix alignés avec qui elles sont authentiquement. Elles n’ont pas peur de l’échec, car elles savent qu’il fait partie du chemin d’apprentissage ou, lorsqu’elles en ont peur, elles le traversent dans le dialogue qui a été un des piliers de notre vie de famille. Nous sommes toujours là pour écouter et dialoguer.

L’art de l’écoute : une compétence qui se cultive

Observer sans juger

En accompagnant mes filles dans leurs apprentissages, j’ai développé une qualité d’écoute que je ne soupçonnais pas. Leurs besoins n’étaient pas seulement cognitifs, ils étaient organiques, rythmiques, parfois complètement inattendus. Les besoins de mouvement s’alternaient avec le silence et l’immobilité, lovée dans un coin lecture préféré.

Cette observation fine m’a révélé que chaque être humain a sa façon unique d’appréhender le monde et d’y répondre. Respecter ces différences n’était pas du laisser-aller éducatif, c’était de l’intelligence relationnelle. J’accompagnais leur énergie naturelle, je la canalisais dans un cadre souple mais sécurisant.

Le cadre comme contenant bienveillant

Mes bras étaient ce cadre – toujours ouverts pour les soutenir quand elles en avaient besoin, ou pour qu’elles y reviennent chercher réconfort et ressources. Cette posture d’accompagnement demande une présence intense et une confiance profonde : confiance dans les capacités intrinsèques de l’enfant, confiance dans le processus naturel de développement.

C’est probablement l’apprentissage le plus difficile pour un parent : résister à l’envie de contrôler, d’accélérer, de « corriger » ce qui nous semble imparfait, surtout sous la pression d’une société normative. Accepter que la croissance ait ses propres rythmes, ses propres détours, ses propres mystères.

 

 

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Du foyer au cabinet : même posture, même confiance

La continuité naturelle

Cette posture intérieure développée en famille, je l’ai naturellement transposée à ma pratique de psychopraticienne en rêve éveillé libre. Comment aurais-je pu faire autrement ? L’écoute profonde, le respect du rythme, la confiance dans les ressources intrinsèques, l’accompagnement plutôt que l’interprétation – tous ces principes qui guidaient mon approche maternelle se sont révélés être les fondements de la méthode créée par Georges Romey. Il disait d’ailleurs qu’il ne fallait pas avoir de « projet pour son patient ».

En rêve éveillé libre, c’est l’inconscient du patient et sa plasticité neuronale qui permettent la transformation. Mon rôle n’est pas de savoir à sa place ce qui est bon pour lui, mais de créer les conditions pour qu’il puisse accéder à sa propre sagesse intérieure. Exactement comme avec mes filles : faire confiance à leur génie propre et l’accompagner avec bienveillance.

L’imaginaire comme pont vers l’inconscient

La méthode de Georges Romey repose sur cette capacité extraordinaire qu’a l’imaginaire de révéler les contenus inconscients et de permettre la transformation. Pendant des années, j’avais observé mes filles entrer naturellement dans cet état de rêverie créatrice : en écoutant les contes, en créant avec leurs mains, en pratiquant les arts.

Dans mon cabinet, je retrouve cette même magie : quand mes patients se laissent porter par leurs images intérieures, ils touchent à des vérités profondes que leur mental ne pourrait atteindre. Les neurosciences nous le confirment aujourd’hui : c’est en créant de nouvelles connexions neuronales grâce à l’imaginaire que nous reprogrammons notre cerveau et transformons notre réalité.

L’approche jungienne : honorer la totalité de l’être

Ma formation personnelle et mes affinités m’orientent vers une approche jungienne plutôt que freudienne. Jung avait cette vision de l’être humain que je partage profondément : nous portons tous en nous un potentiel de complétude, un Soi qui tend naturellement vers son accomplissement. Notre travail thérapeutique consiste à accompagner la levée des obstacles qui empêchent cette réalisation naturelle.

C’est exactement ce que j’avais observé chez mes filles : quand l’environnement le permet, l’enfant se développe naturellement vers sa pleine expression. Il ne s’agit pas de le former de l’extérieur, mais de créer les conditions pour qu’il puisse révéler ce qu’il porte déjà en lui.

Les parallèles profonds entre éducation consciente et thérapie

La même foi dans le potentiel de transformation

Qu’il s’agisse d’accompagner un enfant dans ses apprentissages ou un adulte dans sa reconstruction psychique, la posture fondamentale reste identique : une foi inébranlable dans la capacité de transformation de l’être humain. Cette foi n’est pas naïve, elle est fondée sur l’observation répétée de cette faculté extraordinaire qu’ont les êtres humains à se réinventer quand les conditions le permettent.

Le respect absolu du rythme individuel

Chaque enfant a son rythme d’apprentissage, chaque patient a son rythme de guérison. Vouloir accélérer artificiellement ces processus naturels, c’est prendre le risque de les perturber. J’ai appris la patience – cette vertu si difficile dans notre époque de l’instantané – en observant mes filles grandir et mes patients se transformer.

En rêve éveillé libre, nous respectons scrupuleusement le rythme du rêveur. Nous n’interprétons pas de manière dogmatique, nous n’imposons pas de sens ; bien au contraire, nous travaillons avec le patient à l’émergence naturelle de la compréhension. C’est le même respect que nous avions pour le rythme d’apprentissage de nos filles.

L’environnement comme facteur thérapeutique

Un enfant ne peut s’épanouir que dans un environnement sécurisant et stimulant. Un patient ne peut guérir que dans un espace thérapeutique fiable et bienveillant. L’environnement n’est jamais neutre, il est actif dans le processus de croissance ou de guérison.

Dans mon cabinet, je recrée cette atmosphère de sécurité affective que nous avions construite à la maison. Un espace où la personne peut enfin se montrer telle qu’elle est, sans masque ni adaptation forcée. Un lieu où l’hésitation, la contradiction, la vulnérabilité ne sont pas jugées mais accueillies comme autant de matériaux précieux pour le travail thérapeutique.

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L’inconscient créateur : la même source, deux expressions

Les contes comme initiation à l’imaginaire symbolique

Pendant des années, nous avons nourri l’imaginaire de nos filles avec les contes traditionnels. Ces histoires millénaires portent en elles la sagesse de l’humanité, ses archétypes fondamentaux, ses vérités psychologiques profondes. En les écoutant, mes filles apprenaient sans le savoir le langage de l’inconscient : celui des images, des symboles, des métaphores.

Aujourd’hui, dans ma pratique du rêve éveillé libre, je retrouve ce même langage. Mes patients produisent spontanément des images qui parlent de leur histoire, de leurs blessures, de leur chemin de guérison. Comme les héros des contes, ils traversent des épreuves symboliques qui les transforment en profondeur au fur et à mesure que l’influx nerveux suscite un chemin imaginaire.

La créativité comme accès au Soi

Les activités créatives occupaient une place centrale dans notre instruction : non pas pour former des artistes, mais pour maintenir ouvert ce canal précieux entre la conscience et l’inconscient. Quand mes filles créaient – que ce soit en peignant, en modelant ou en inventant des histoires – elles étaient en contact direct avec leur monde intérieur.

Cette même créativité est au cœur du rêve éveillé libre. Le patient laisse émerger spontanément des images, des sons, des odeurs, des « formes-pensées », des sensations, etc. de son inconscient. C’est cette créativité naturelle qui permet la transformation : en créant de nouvelles images, il crée de nouvelles possibilités d’être au monde en permettant à l’influx nerveux de visiter des groupes neuronaux qui n’étaient plus accessibles.

L’art de laisser faire sans laisser aller

En instruction en famille comme en thérapie, l’art réside dans cette capacité à offrir un cadre suffisamment sécurisant pour que l’être puisse s’exprimer librement, sans pour autant tomber dans le laisser-aller. C’est un équilibre délicat entre structure et liberté, entre accompagnement et autonomie.

Avec mes filles, j’ai appris à faire confiance à leur processus tout en restant présente et disponible. Avec mes patients, c’est la même posture : je crée un espace sécurisant et je fais confiance à l’intelligence de leur inconscient pour trouver les images dont ils ont besoin.

Ce que cette expérience révèle sur la condition humaine

L’unicité comme trésor à révéler

Mon expérience de mère et de thérapeute m’a convaincue d’une vérité fondamentale : chaque être humain est absolument unique. Cette singularité n’est pas un obstacle à surmonter mais un trésor à révéler. Mon engagement, qu’il soit parental ou thérapeutique, consiste à aider chaque personne à découvrir et assumer sa différence, à la transformer en force créatrice.

Ma propre neurodivergence, longtemps source de souffrance, est devenue ma plus grande richesse professionnelle. Elle me permet de comprendre de l’intérieur ce que vivent mes patients quand ils se sentent différents, inadaptés, incompris. Cette compréhension intime crée un lien thérapeutique particulièrement profond.

La transformation comme processus naturel

L’être humain est naturellement orienté vers la croissance et l’épanouissement. Ce n’est pas un processus qu’il faut forcer, c’est un élan qu’il faut libérer. Nous devons apprendre à faire de la place à l’élan vital de nos enfants.

Mes filles me l’ont appris : quand les conditions sont réunies, l’apprentissage et le développement se font avec une intelligence qui dépasse tout ce qu’on pourrait planifier.

Mes patients me l’enseignent aussi : la guérison vient de l’intérieur, elle ne peut être imposée de l’extérieur. En rêve éveillé libre, nous créons simplement les conditions favorables à cette transformation naturelle. C’est l’inconscient du patient qui fait le travail, qui trouve les solutions, qui opère les changements nécessaires.

Le droit à l’authenticité

Chaque être humain a le droit fondamental d’être qui il est, sans masque ni adaptation forcée. Ce droit à l’authenticité, je l’ai défendu pour mes filles en choisissant l’instruction en famille. Je le défends pour mes patients en leur offrant un espace où ils peuvent enfin être vrais, dans toute leur humanité, dans toute leur profonde nature d’être vivant.

Cette authenticité n’est pas donnée d’emblée, elle se conquiert, particulièrement lorsque nous sommes issus de familles dysfonctionnels. Elle demande du courage pour se confronter à ses conditionnements, de la patience pour accueillir ses parts d’ombre, de la bienveillance pour accepter ses imperfections. Mais c’est le chemin vers une joie véritable, celle qui naît de la réconciliation avec soi-même.

Pour les parents qui cherchent leur voie

Commencer par soi-même

À tout parent qui doute ou qui se sent dépassé, je dirais d’abord : revenez à vous-même. Avant de vouloir accompagner votre enfant, interrogez-vous sur vos propres blessures, vos propres peurs, vos conditionnements limitants. Ce que vous transformez en vous, votre enfant n’aura pas à le porter.

Cette démarche de croissance personnelle n’est pas égoïste, elle est généreuse. Un parent qui travaille sur lui-même offre à son enfant le plus beau des cadeaux : la possibilité de grandir libre de ses projections parentales. C’est d’ailleurs souvent en devenant parents que nous prenons conscience de nos propres besoins de guérison.

Cultiver l’art de l’observation

Apprenez à observer votre enfant sans jugement, sans comparaison, sans attente prédéfinie : accueillez-le comme vous auriez souhaité être accueilli, inconditionnellement. Chaque enfant vous indique le chemin s’il se sent libre de s’exprimer authentiquement. Observez ses rythmes naturels, ses façons particulières d’apprendre, ses besoins profonds qui ne ressemblent à aucun autre.

Cette observation bienveillante demande de mettre de côté nos anxiétés parentales, nos peurs pour l’avenir, nos projections sur ce que devrait être un enfant « normal ». Elle demande une présence véritable à l’être singulier qu’est notre enfant, une écoute qui va au-delà de nos propres attentes.

Faire confiance au processus

Gardez toujours foi dans cette capacité extraordinaire qu’ont les êtres humains à changer, évoluer, se relever. Nos enfants en sont la preuve la plus éclatante si nous les accompagnons avec amour et confiance plutôt qu’avec peur et contrôle.

Cette confiance n’est pas passive, elle s’accompagne d’une présence active, d’un accompagnement patient, d’un soutien inconditionnel. Elle se construit jour après jour dans la relation authentique avec notre enfant, dans l’acceptation de ses particularités, dans la célébration de sa singularité.

L’héritage d’une transformation

L’instruction en famille de mes filles a été bien plus qu’un choix éducatif alternatif. Elle a été le laboratoire d’une transformation profonde de ma vision de l’accompagnement humain. Elle m’a enseigné que grandir – qu’on ait 5 ans ou 50 ans – c’est toujours un processus délicat qui demande du temps, de la patience, et surtout un environnement où l’on peut être soi-même sans jugement.

Cette expérience a nourri ma pratique du rêve éveillé libre d’une compréhension intime de ce qu’est l’accompagnement véritable. Aujourd’hui, que ce soit dans mon rôle de mère ou dans ma pratique de psychopraticienne, je porte cette conviction : chaque être humain a en lui les ressources pour s’épanouir et guérir. Notre rôle n’est jamais de le changer de l’extérieur, mais de créer les conditions pour qu’il puisse révéler sa propre beauté intérieure et sa propre vérité.

Le rêve éveillé libre et l’instruction en famille procèdent de la même philosophie : faire confiance à l’intelligence naturelle de l’être humain, qu’elle s’exprime par l’apprentissage spontané de l’enfant ou par l’inconscient créateur de l’adulte. Dans les deux cas, nous ne sommes que des accompagnateurs au service de cette sagesse innée qui ne demande qu’à s’exprimer.

Cette approche, née de l’observation attentive de mes filles, continue de nourrir ma pratique professionnelle. Elle me rappelle chaque jour que l’accompagnement véritable n’est jamais une question de pouvoir sur l’autre, mais de service rendu à son épanouissement unique. Au final, nous ne faisons que révéler ce qui était déjà là, enfoui sous les blessures et les conditionnements. Nous sommes des révélateurs de la beauté humaine dans toute sa diversité et sa singularité.

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Crédits photos, dans l’ordre : Nika_Akin, Pixabay, Martina_Bulkova,

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